Ne me laisse pas

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Ami, seul un enfant peut être abandonné.

Et pour lui c’est une condamnation à mort.

Mais toi, aujourd’hui, tu n’es plus un enfant et il n’y a plus personne qui peut t’abandonner. Le seul qui puisse encore le faire c’est toi.

Toi seul peut t’abandonner..

Chaque fois que tu t’oublies, que tu te mets de côté, que tu doutes de ta légitimité, que tu cèdes ta place, chaque fois que tu ne te respectes pas, que tu dis oui pour faire plaisir, que tu n’oses pas assouvir tes désirs ou satisfaire tes besoins.

Chaque fois que tu ne te choisis pas ami, c’est un abandon.

Tu t’abandonnes.

C’est comme si tu te laissais au bord de la route. Et le message que tu t’envoies est clair. «  Je n’ai pas ma place ici ! » C’est cela l’abandon. L’exclusion est un abandon. Et si tu n’as pas ta place, cela te reconnecte à la vulnérabilité de l’enfant. C’est un peu comme si tu n’existais pas.

Ami, il n’y a personne à blâmer pour cela car aujourd’hui tu es le seul responsable de ta vie. Tu te fais cela tout seul.

Tu pourrais me dire que c’est ce que l’on t’a fait plus jeune, que c’est en toi et que tu le subis. Et je te répondrais que tu as raison, que c’est effectivement en toi, que c’est ta structure et que cette structure ne veut pas mourir. Alors elle résiste.

Mais aujourd’hui ami, qui va t’accueillir totalement, qui va te reconnaître, qui va te donner ta place et le droit d’exister pleinement sinon toi ? Tant que que tu attendras cela de quelqu’un d’autre, tu prends le risque de ne jamais l’obtenir et d’entretenir ce sentiment.

Alors cesse de te mettre de côté ami et donne toi ce qui te revient de droit, donne toi le droit d’exister..

3 réflexions au sujet de “Ne me laisse pas”

  1. Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si c’est de l’amour que je ressens ou si je suis prisonnier d’un complexe d’abandon.
    Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si j’ai vraiment un choix à faire ou si je suis vraiment perdu.
    Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si ce qui se passe dans ma tête recèle un fond irrécupérable, un for en perpétuelle démolition, ou une absence totale d’intérieur, un vide absorbant dévastateur.
    Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si un jour je pourrai savoir ou si ma clé sera de cesser de courir après le savoir.
    Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si j’ai un instinct de survie à jamais défectueux ou si une part inconsciente en moi se délecte d’un ratage sur toute la ligne préparant, bien en amont dans le temps, son implacable et minutieux travail de sape.
    Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si un jour je pourrai vivre sans cette irrévocabilité de la mort qui mine chaque recoin de ma conscience, du plus loin que remonte ma mémoire.
    Personne mieux que moi pourra savoir,
    Si c’est ce traumatisme indivisible de moi qui me prive de toute solidité, de toute ténacité, d’un plaisir d’être en vie.
    Pourtant je me suis dit :
    Ma pensée toxique n’est pas éternelle, je peux au moins compter sur ma mort pour le savoir !
    Pourtant je me suis dit :
    Tu vois ? Au final tu pourrais presque t’appuyer sur ta plus fidèle des peurs pour les laisser se dissoudre, car au fond, si la peur de la mort est un chien qui se mord la queue, on peut compter sur cette sale bête pour qu’elle se mange elle-même, jusqu’à la cervelle.
    Pourtant ça n’a pas marché,
    je suis même allé jusqu’à sentir que je donnais peut-être trop ma parole intérieure à cette chose qui en moi se meurt.
    Suis-je atteint d’un désir renversé ? Seulement masqué ?
    Ami, ton texte me fait du bien et j’imagine lorsque je le lis que ce n’est pas toi qui me parle, mais moi qui me le dis.
    Je me remercie.

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  2. La manière est à mi-chemin entre la bienveillance et la poésie, en quête de toujours mieux exprimer cette intention Magnifique Celuiquiparle : aider qui sait la saisir, que ce soit du bout des doigts ou à bras le corps, à comprendre qu’elle vient du tréfonds de lui-même. Organiser la rencontre avec son meilleur ami, comme un présentateur de l’âme ouvrant la porte sur un Satan piteux, honteux, frigorifié, rejeté, esseulé, oublié, horrible, puant et tremblant d’enfin rencontrer sa moitié.
    Pour ma part il me reste à rejoindre pour la première fois mes forêts de Bretagne, délaissées depuis mes 3 ans et demi. C’est débile, ça n’a pas manqué de frôler mon soupçon de devenir fou, mais je les ai ressenties (dé)colorer mon intérieur aujourd’hui même. Il se pourrait que des fois on ne soupçonne pas un traumatisme dû à l’arrachement d’un tout premier cadre, pour autant qu’il fût heureux.
    Accolades chaleureuses.

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